Dans ce portrait, nous échangeons avec Jérôme Masurel, architecte, qui suit depuis son origine la rénovation du bâtiment dans le cadre du projet de tiers-lieux, et met son expertise technique au service des usages imaginés dans ces espaces partagés.
- Qui êtes-vous ?
Jérôme, architecte depuis 19 ans. J'ai créé LAM* (Les Ateliers Masurel Architectures) pour répondre au principal défi de l'architecture : avoir le talent de traduire une idée en forme habitée. Le principal support qui guide la pensée est la parole des porteurs d'usages. A partir de ce constat, mon rôle est de rendre intelligible des solutions, aux ambitions à chaque fois différentes, et apporter des réponses sur-mesure pour ce que j'appelle une « protection soignée ».
- Qu'est-ce qui vous a fait choisir ce fonctionnement, ce métier ?
C'est au moment où je me suis rendu compte que tout commençait quand j'ai mis en relation deux briques. Puis est venue la volonté de faire naître un dialogue entre la forme et l'usage et entre la matière et l'esprit.
Les études m'ont aidé à créer l'espace juste et adéquat pour l'activité présente à cet endroit.
J'ai pu aussi découvrir le lâcher-prise et me laisser surprendre par mon propre travail. Enfin, j'apprends encore tous les jours concrètement que le chantier est le lieu de rencontre entre la pensée et l'acte de construire, et ce sentiment est très stimulant.
- Comment avez-vous travaillé sur le projet de la Tréso ?
Mon rôle est de comprendre et transmettre les enjeux globaux de l'architecture aux futurs usagers, et inversement. Sur ce projet, la mise en place d'une immersion relationnelle et en liaison directe avec les acteurs de la construction (architecte de la ville, usagers, commission de sécurité, entreprises...), m'ont permis d'affiner peu à peu les différents plans, agencements...
En réalité, ce projet, depuis quatre ans est une mission de maîtrise d'usage. Le bâtiment est porteur de toute une histoire et appartient à la ville. Ce fut donc un temps long d'échanges, de concertation, de compréhension réciproque des usages futurs par rapport aux réalités du bâtiment, qu'il a fallu construire et ajuster peu à peu. Cela s'est traduit par autant de croquis, dessins, visites de chantier, ou rapports, pour faire un lien utile entre le monde professionnel de la construction et l'équipe de la Tréso.
- Qu'est-ce qui vous plaît dans le projet ?
L'énergie qui s'en dégage, la confiance entre les parties prenantes, la place de l'usager complètement intégré grâce aux nombreuses rencontres, visites, échanges avec la communauté locale (citoyens, artisans, partenaires...). La Tréso est au cœur d'un écosystème local riche et souhaite s'intégrer pleinement dans cette dynamique.
- Pour vous "tiers-lieu" rime avec... ?
Un lieu en commun . . . en mieux !